POLYPOLI

VOX POPULI

Vox Populi est une histoire entamée seul, à mes débuts, lorsque jeune et pétillant d'idées à la con, je souhaitais créer un Monopoly qui prendrait pour thème le monde entier, et dans lequel les joueurs incarneraient des dictateurs assoiffés de pouvoir. Il s'agissait alors d'imposer des politiques (des cartes, en lieu et place de maisons et d'hôtels) sur toutes les cases du monde, afin de s'assurer la servitude des différentes régions (représentées par des meeples de couleur). Lesquelles finissaient par se révolter, lorsque les politiques devenaient trop austères ou mal maîtrisées.

Il y a deux ans, lors d'une discussion sur Facebook à propos de l'acte opposant les gilets jaunes aux forces de l'ordre sur le rond-point de l'Etoile, et la façon dont l'extrême-droite récupérait les scandales à son profit, j'ai réussi à séduire un auteur (qui a souhaité rester anonyme ici) avec ce concept, en improvisant sur le fil un jeu de cartes inspiré de ce dernier.

Aujourd'hui, après une presque dizaine de prototypes, nous ne sommes toujours pas satisfaits.

C'est donc frustré, de n'avoir toujours pas brisé le tabou du thème politique dans le jeu de société (sachant que le plus vendu de tous les jeux blablabla je m'égare...), que je me suis réveillé ce matin, sur une idée de la veille, avec la ferme intention de produire un jeu, dont le statut d'hommage/détournement/plagiat serait en lui-même un sujet politique.

Bon jeu.

(suivent des précisions sur le matériel et une note d'intention)

POLYPOLI

2-3, peut-être 4 joueurs ; 1-2h voire beaucoup moins ; à partir de 10 ans

Pour jouer à Polypoli, vous aurez besoin d'une douzaine de meeples par joueur environ, de 2 dés à six faces au moins, et il est conseillé d'imprimer le plateau en format A3.

Polypoli mêle à certains mécanismes du Monopoly classique (la forme et le thème du plateau, l'emploi de 2d6, l'appropriation des cases, les deux pioches quasi-identiques et le double pour sortir de Prison) la règle du Backgammon, de déplacer ses pions de façon séparée (ou en plusieurs groupes ici, puisqu'il s'agit de manifester) en répartissant chacun de ses dés.

Une autre spécificité est l'emploi du rond-point comme élément organisateur. Ici, il casse le mouvement d'horloge que les joueurs doivent subir sur un plateau de Monopoly, au profit d'un jeu un peu plus nerveux.

Le problème est que, lorsque revient son tour, il est difficile de savoir dans quel sens les meeples sont arrivés. Les règles ont été adaptées en conséquence. Si le problème s'avérait trop perturbant, des meeples porte-drapeau (marqués sur une face) pourraient corriger le tir.

Quelques règles sont en suspens (que faire d'un dé qu'il est impossible de jouer ? - pour moi, ce serait Prison d'office). Le jeu n'a subi qu'une phase de tests pour l'heure. Les bugs ont été corrigés, les règles tentent de tenir à côté du plateau et l'équilibrage est correct. Il m'a fait retrouvé un plaisir, qu'enfant, j'avais pu éprouver sur un jeu, dont je pense aujourd'hui qu'il est l'un des plus chiant de la Terre.

Du coup, partage. Comme pour beaucoup de machins sur ce blog, on améliorera ça quand ça voudra.

Deux points importants :

- les règles stipulent que tout le plateau extérieur doit être contrôlé par les joueurs, mettant ainsi fin à la partie. Celui qui possède le plus de meeples couchés l'emporte. Pour une vraie partie, il vaut mieux que le premier joueur à avoir couché 10/8/6 meeples sur le plateau soit déclaré vainqueur ;

- "Groupe de manifestants" désigne tous les manifestants de sa couleur sur une case. Mais vous pouvez essayer avec tous les manifestants, peu importe leurs couleurs, pour plus d'interaction directe (et de bordel) dans vos parties.

Kriss

* Ceux qui ne connaissent pas l'histoire du Monopoly peuvent lire cet article. 

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